Armageddon

 

J’aurais pu intituler cet article « Celle qui avait un col vraiment pourri » à la manière d’un épisode de « Friends »… L’une des mes grandes craintes pour cette grossesse était de revivre le même scénario que pour mon premier alien, et ça n’a pas manqué ! J’ai pourtant été beaucoup plus attentive à mon corps, arrivant même à reconnaître les premières contractions cette fois-ci et m’appliquant à me reposer dès que j’en sentais une. Les rendez-vous successifs à la maternité étaient plutôt encourageants, puisque la sage-femme ne voyait pas d’effets sur le col et me conseillait uniquement de ne pas trop me fatiguer et d’éviter la voiture.

Et puis au moment de la troisième échographie, BOUM le résultat est tombé comme un coup de massue. Mon pauvre col s’en est encore pris plein la tronche, qualifié de « trop mou, trop court et déjà ouvert », le trio fatidique qui fait basculer une grossesse classique dans la case « menace d’accouchement prématuré ». Et j’avoue que c’est con mais ça me vexe à chaque fois qu’on parle de mon utérus comme ça… Je commence à bien le connaître et il est au moins aussi susceptible que moi.

En mesurant mon col à l’échographie, le chef de service m’a annoncé avec la douceur d’un ours des Carpates qu’on allait faire un monito et que si j’avais des contractions je resterais hospitalisée. Coup de bol, pas une contraction à l’horizon durant tout le monito, j’ai donc pu rentrer chez moi, avec un nouveau rendez-vous de contrôle prévu la semaine suivante. Autant vous dire que pendant toute la semaine, j’ai suivi à la lettre toutes les recommandations des médecins : zéro voiture, journées entières assises et le minimum de trajets à pied. J’avoue que je ne me suis pas inquiétée outre mesure et que j’espérais secrètement que comme pour ma première grossesse, le repos suffirait à « tasser » les choses… À l’époque cela avait été radical, j’avais accouché la veille du terme malgré tous les pronostics des toubibs.

Mon rendez-vous de contrôle a envoyé voler en éclats toutes mes théories. Toujours aussi délicat qu’un yéti mal réveillé, le médecin m’a examinée avant de m’asséner une série de phrases toutes plus rassurantes les unes que les autres : « Pfffffffffff, c’est pas possible votre col là. Vous l’avez regardé ? Vous avez vu le truc ? Je fais quoi moi avec un col comme ça, on n’est qu’à 34 semaines en plus, ça va pas du tout ça. » « Vous avez plus de col du tout là Madame, on fait quoi ? Vous me dites ce qu’on fait parce que là je sais pas quoi faire de vous moi. » Passablement excédée et angoissée, je suis (légèrement, vous me connaissez) sortie de mes gonds en lui rappelant que je n’étais pas la toubib et que j’allais avoir du mal à analyser ma propre échographie du col pour décider du protocole à mettre en place. Je revis notre dialogue comme un moment totalement surréaliste où il me demandait en boucle de décider si je devais ou non être hospitalisée et où je le renvoyais bouler à chaque fois en lui répondant que ce n’était pas mon rôle.

Il a fini par me refaire un monito d’une heure et demi, en demandant à la sage-femme de m’administrer un traitement pour diminuer les contractions… et m’a renvoyée chez moi puisqu’une fois encore je n’ai pas eu de contractions. Depuis que je suis rentrée, j’avoue me sentir absolument impuissante puisqu’il ne m’a prodigué aucun conseil, si ce n’est de rester allongée ou assise au maximum, de ne surtout pas prendre la voiture et de ne pas marcher. Un suivi à domicile par des sage-femmes de ville va débuter demain et j’espère qu’elles sauront un peu mieux me guider pour m’aider à franchir les deux semaines qui me séparent encore de la date où Kiki 2 ne sera plus considéré comme prématuré.

Bref, je suis au ralenti depuis lundi soir. Aussi bien physiquement que psychologiquement. J’ai dû annuler tous les événements que j’avais prévus et je n’ai pas retouché à ma machine à coudre. Dès que je fais deux pas dans la maison, j’ai l’impression qu’une bombe va exploser dans mon utérus. Et je ne supporte plus d’entendre la phrase « Il faut que ça tienne encore deux semaines » qui me donne l’impression que mon col est un barrage décrépi qui commence à laisser passer de la flotte par tous les bouts et menace de céder d’un moment à l’autre.

Cette grossesse aura vraiment été épique et j’espère qu’elle se terminera avec le même happy end que la première ! Vous croisez les doigts avec moi pour donner un coup de boost à mon pauvre col trop nonchalant pour ce monde de brutes ?

4 Comments

  • Lily 24 octobre 2018 at 19 h 14 min

    Définitivement, ça ne s’arrange pas du côté de la médecine… et quand il s’agit de notre utérus et de son col capricieux, même les mecs qui ont fait dix ans d’études dans le domaine, sont toujours trop nombreux à être en-dessous de tout. Grrrr… Qu’est-ce qu’on va devenir quand on sera au régime tout-télémédecine et diagnostic établi par un algorithme… La situation dans laquelle ce médecin te laisse, me met très en colère.

    Je croise les doigts très, très fort, et toooouuut ce que je peux pour que ton col se redresse, et que, fier, et droit, il navigue jusqu’au terme sur une mer imperturbable.

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    • Molly11 5 novembre 2018 at 18 h 21 min

      <3

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  • Coralie Coudert 24 octobre 2018 at 23 h 50 min

    Bon courage pour les prochains jours, c’est déjà une petite victoire et oui il y aura un happy end au bout !
    Si tu peux, juste avant de t’endormir, pense à un petit moment heureux que tu as vécu dans ta journée, ça fait du bien au moral ????
    Coralie

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    • Molly11 5 novembre 2018 at 18 h 21 min

      Merci pour les conseils et les good vibes ! 🙂 🙂 🙂 On tient le bon bout !

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