La tête sous l’eau…

La tête sous l’eau… J’avoue qu’il y a mieux comme expression pour annoncer une nouvelle aussi dingue que l’arrivée d’un deuxième enfant… Et pourtant, c’est la sensation qui a dominé tout le reste ces derniers mois. Ce petit deuxième était d’autant plus attendu et désiré qu’il a mis longtemps à arriver, mais le porter m’a chamboulée bien davantage que je ne l’avais prévu. Il m’a fallu sept mois de grossesse pour arriver à trouver les mots pour en parler par ici, moi qui avais été tellement intarissable sur toutes les péripéties précédant l’arrivée de mon premier enfant.

Pour ma défense, il y a eu tellement de bouleversements en parallèle de cette grossesse que le caractère exceptionnel de cet événement s’est dilué peu à peu dans le flot continuel de changements à organiser et/ou à encaisser. Pour vous donner un exemple, je suis tombée enceinte en mars, quelques jours seulement après avoir lancé officiellement le statut juridique de ma boutique Molimô. J’avais prévu de lancer ma première collection en mai et j’ai dû composer avec les nausées et la fatigue du premier trimestre pour arriver à mes fins. J’ai eu la chance d’échapper aux nausées pour ma première grossesse, mais cette fois-ci je n’y ai pas coupé ! J’ai passé chaque journée au fond du trou, avec la sensation d’avoir une gueule de bois monstrueuse du réveil au coucher, utilisant le peu d’énergie que j’avais pour m’occuper de Vadim et coudre autant que possible. Alors que j’avais la sensation de rayonner pour ma première grossesse, j’ai muté en femme enceinte patibulaire et blasée durant les premiers mois de ma deuxième grossesse,  allant jusqu’à la percevoir comme un handicap me freinant dans la réalisation de mon projet. Mon impatience chronique quand je me fixe un objectif ne m’a sûrement pas aidée à relativiser…

La création de sa propre entreprise bouffe déjà un temps et une énergie pas possible… Si l’on ajoute à cela un compagnon changeant totalement de situation professionnelle, devant composer lui-aussi pour s’adapter à un nouveau métier / un déménagement forcé en express pour sa première prise de poste, tombant le jour de la rentrée des classes (merci les travaux en retard !) / un premier enfant totalement bouleversé par tant de changements explosant de colère ou fondant en larmes 20 fois par jour depuis la rentrée / la joie des douleurs ligamentaires et des contractions, suivant de près le moment béni de l’arrêt des nausées / l’envie stupide de gérer sur tous les fronts malgré tout (et la frustration de ne pas y arriver)… il ne reste plus qu’à secouer très fort ce cocktail Molotov pour obtenir une femme enceinte totalement à la dérive, qui a bien du mal à se recentrer sur l’aventure pourtant incroyable qui se joue dans ses entrailles et qui lui semble avoir lieu dans une dimension parallèle.

Habituellement, j’adore les périodes de rush, ces moments de la vie où tout semble se précipiter et évoluer d’un seul coup. Une fois n’est pas coutume, j’ai regretté que le quotidien ne soit pas un peu plus monotone, pour me permettre de me centrer davantage sur l’arrivée de Kiki 2. (oui, il n’a pas encore de prénom… on galère encore plus que pour le premier !) Malgré les nausées qui auraient dû rendre ma grossesse plus concrète et palpable, j’ai mis un temps fou à réaliser que j’allais avoir un deuxième enfant. Je crois d’ailleurs que je ne réalise toujours pas totalement, malgré mon tour de taille de petit cachalot. J’ai encore énormément de mal à me projeter avec deux enfants « pour de vrai », j’ai du mal à imaginer un nouveau bébé différent de Vadim. Pourtant, je le perçois déjà complètement singulier dans sa manière de bouger dans mon ventre et j’ai parfois de grosses bouffées d’amour et d’impatience à l’idée de le rencontrer prochainement. Puis le quotidien me rattrape et j’ai de nouveau la sensation de passer à côté de cette aventure. Je suis tellement à la ramasse que mon dernier examen gynéco m’a appris que j’entamais mon septième mois de grossesse alors que je pensais débuter le sixième… Révélateur, non ? (les gynécos ont halluciné)

Nous sommes enfin installés, nous prenons doucement nos marques tous les trois et j’espère que ces derniers mois avant l’arrivée de Kiki 2 seront plus sereins. Avoir la tête sous l’eau, c’est aussi se plonger dans une bulle coupée du monde pour se centrer sur l’essentiel. Je rêve d’explorer davantage le premier degré de cette expression dans les derniers mois de ma grossesse…

J’espère arriver à prendre le temps de vous raconter rétrospectivement quelques anecdotes qui m’ont marquée durant les premiers mois de cette grossesse, que je n’ai toujours pas eu le courage de mettre en images et en mots mais dont j’aimerais garder une trace. Le blog a été le premier à souffrir de ma sensation de burn out permanent, mais il y a eu tellement d’épisodes croustillants durant cette deuxième grossesse que je me sens le devoir de trouver l’énergie de vous raconter tout ça. 😀  #alienversuspredator

Ah oui, j’oubliais ! Ce petit deuxième est un garçon… et il devrait se pointer début décembre. Oui, je sais, (presque) tout pareil que pour Baby V. ! Vous m’éviterez la blague « Vous couchez ensemble une seule fois par an? » s’il vous plait. D’avance merci. 😀 (on nous l’a fait une centaine de fois déjà…)

No Comments

Leave a Comment