Mardi dernier, Vadim a fêté ses un mois… Un mois ! Déjà ! Je n’en reviens toujours pas… Et ça y est, je me mets à parler comme les petits vieux à peine mes premiers pas de maman esquissés. Ce premier anniversaire m’a fait réaliser qu’il était plus que grand temps que je vous relate la toute dernière étape de ma grossesse. Mon accouchement, comme si vous y étiez, l’hémoglobine en moins, c’est RIGHT NOW !
On nous avait tellement prédit un accouchement prématuré que nous étions fin prêts et trépignions d’impatience à mesure que la date du terme approchait. C’est probablement mon envie grandissante d’accoucher qui explique la petite fausse alerte du 28 décembre. Pensant que ma poche des eaux s’était peut-être fissurée, j’ai eu droit à un petit examen de contrôle au CHU. Un examen durant lequel la sage-femme m’a appris que j’avais un seuil de résistance à la douleur très élevé, en profitant pour me trifouiller allègrement les entrailles pour accélérer un peu la venue du bébé. Nous avons quitté la maternité sur ses paroles prophétiques : « Avec ce que je viens de vous faire, je vous revois ce soir ou demain. »
Ce soir-là, comme tous les soirs, j’avais des contractions mais ne les trouvais toujours pas douloureuses. Je me sentais quand même toute chose depuis les manipulations de la sage-femme, alors je ne me suis pas couchée tout de suite et j’ai comaté pendant des heures devant un maxi best-of de Kad et Olivier. Plus original et efficace que le coup des moutons, qui n’a jamais marché sur moi, c’est en comptant les minutes séparant mes contractions que je me suis endormie. Mais à 3h du mat’, la douleur m’a réveillée en sursaut. Pliée en deux comme une septuagénaire, je me suis préparée, tandis que Pierre émergeait péniblement lui-aussi. Ça y est, je comprenais enfin ma douleur !
Lorsque nous sommes arrivés au CHU, une dame m’a installée dans un box et a entrepris de me brancher à un monito pour surveiller mes contractions. Mais j’étais incapable de tenir en place à cause de la douleur et je ne voulais qu’une seule chose : me lever. Ce que j’ai commencé à faire, arrachant les sangles en me redressant sur la table, quand j’ai été interrompue dans mon élan par… Un besoin impérieux de vomir, qui fit de moi l’héroïne d’une scène digne de « L’exorciste ». Plus glamour tu meurs. J’ai eu droit à une petite remarque cinglante de la dame, visiblement répugnée par la quantité de gerbe expulsée, qui m’a demandé si j’avais mangé un couscous avant de venir. Charmante.
Mais elle a vite changé de ton lorsque la sage-femme est venue m’examiner, décrétant qu’il fallait m’amener tout de suite en salle d’accouchement pour la péridurale. Visiblement, il était plus que temps que l’on se pointe à la maternité. Direction la salle d’accouchement donc, où j’ai continué de hurler et de gigoter comme une possédée le temps que la péridurale fasse effet. Et soudain… Magie ! God save the peri ! Je continuais de sentir les contractions, de plus en plus fortes et toujours douloureuses, mais d’un coup c’était devenu totalement supportable. A tel point que je chantais une chanson de Walt Disney à chaque contraction, pour les faire passer plus vite, sous le regard amusé et fatigué de Pierre.
La sage-femme m’a examinée de nouveau après la péridurale. Mon col était totalement open. Quand je vous disais que j’étais archi-détendue de l’utérus ! Mais si j’étais prête pour libérer l’alien, ce dernier, pas encore bien réveillé, n’était pas descendu suffisamment pour sortir. La sage-femme m’a donc annoncé qu’on allait lui laisser trois heures pour se décider à bouger, avant de démarrer le travail. Il était six heures du matin, et c’est à ce moment-là qu’a commencé une étrange phase d’attente, durant laquelle j’avais la sensation d’évoluer dans un univers parallèle. Le soleil se levait, je continuais à chanter, j’avais de plus en plus hâte d’accoucher et de rencontrer mon bébé…
Surprise lors du nouveau contrôle pour constater l’avancée du bébé, la sage-femme avait changé… et j’ai retrouvé la dame qui m’avait examinée la veille ! J’étais ravie parce que je l’avais adorée, avec sa voix grave et son franc parler. En m’examinant, elle a fini de me motiver en me disant que le scénario était idéal, que c’était rare que tout se passe aussi vite pour une première grossesse et que j’allais accoucher « comme une fleur ». Lorsqu’elle est revenue avec une auxiliaire de puériculture, j’ai su que le moment était arrivé.
Après un petit briefing sur la façon de pousser au moment des contractions, on a attaqué les choses sérieuses. Deux contractions et quelques poussées plus tard, la sage-femme me demandait de finir de sortir le bébé et je m’exécutais, totalement abasourdie, en ayant la sensation de m’arracher les entrailles. Le 29 décembre, à 8h30, j’ai enfin senti Vadim posé contre moi, félicitée par la sage-femme qui m’a dit que j’étais un vrai cas d’école, regrettant de ne pas m’avoir filmée pour ses élèves. Un accouchement fast mais pas furious pour un sou en somme.
Il n’y a pas de mots pour décrire les moments qui ont suivi… Je vais vous éviter les platitudes habituelles sur ces instants incroyables, mais sachez qu’elles trouvent tout leur sens quand on vit cette expérience soi-même. Un vrai feu d’artifice d’émotions que je souhaiterais même à ma pire ennemie. Et pourtant, Dieu sait que je suis affreusement rancunière.
Charmant dessin de vomito!
Ils sont faits pour se rencontrer un jour nos baby V, c’est foufou : en plus d’avoir accouché à la même période, les conditions sont similaires,,, tu les racontes tellement bien!
Toi aussi tu as chanté tout le répertoire DIsney ?! 😉 C’est vrai qu’une rencontre au sommet entre les deux baby V. ce serait la classe ! Le choc des titans ! 🙂
[…] deuxième. Cette prophétie m’avait jusque là bien contentée, je garde un si bon souvenir de mon premier accouchement que je rêve que le deuxième soit aussi rapide et facile. Mais maintenant que j’allais […]