Burn after reading

Faire briller les yeux de l’alien en lui installant une vraie bibliothèque.

Vous avez dû le remarquer en parcourant ce blog, nous sommes une famille de gros lecteurs. Je vous parle régulièrement des livres coups de cœur de Vadim mais aujourd’hui j’ai envie de vous raconter comment j’ai introduit peu à peu la lecture dans sa vie, presque dès sa naissance. Je ne prétends pas du tout avoir la science infuse sur ce sujet, mais j’espère vous donner quelques pistes si vous ne savez pas comment vous y prendre pour lire avec un nourrisson ou un bébé. Votre mission si vous l’acceptez : vous lancer à votre tour, si ce n’est pas déjà fait !
* DÉMARRER EN DOUCEUR… *
J’ai commencé à lire des livres à Vadim alors qu’il était encore un nourrisson. Ce n’était pas vraiment prévu, j’ai simplement tenté le coup lors de ses énormes crises d’angoisse nocturnes. Pendant cette période, il pouvait pleurer sans interruption pendant deux longues heures, tous les soirs, de 19h à 21h. On se sentait complètement impuissants à le calmer : chansons, promenades, biberon… rien ne marchait bien longtemps. Ma sœur m’avait offert « À la folie » pour ma baby-shower et j’ai commencé à le lire à l’alien infernal pour essayer de l’apaiser un peu. Bon, ça n’a pas été miraculeux mais ça a tout de même fait son petit effet parfois. En renouvelant l’expérience dans des moments plus calmes, je me suis rendue compte qu’écouter des livres, bien blotti contre moi, lui plaisait. J’ai alors commencé à constituer peu à peu sa bibliothèque et à faire des séances de lecture plus régulières.

* OSER OSER (JOSÉPHINE) ! *
J’avais beau être habituée à animer des ateliers de lecture avec des enfants, je me suis sentie un peu godiche en lisant des livres à petit vermisseau de deux mois. J’entends souvent des personnes se demander si ça sert vraiment à quelque chose et je dois avouer que la question m’a parfois traversé l’esprit. En apparence, un nourrisson réagit peu, ce qui rend la lecture à voix haute plus difficile : difficile d’affiner sa manière de lire quand on a l’impression de s’adresser à une fougère. Pourtant, très vite, j’ai senti Vadim se détendre pendant ses histoires quotidiennes, puis suivre les images des yeux ou pleurer à la fin d’un livre pour que je recommence. Et j’ai tout bonnement halluciné quand il a piqué son premier gros fou rire pendant la lecture d’un livre, à seulement quelques mois ! Donc même si vous avez l’impression de lire devant une courgette placide lors de vos premières tentatives, je vous garantis que vous ne faites pas ça pour rien. Et puis, tant que votre petit alien ne sait pas s’exprimer, c’est le moment où jamais pour vous entraîner sans gêne : profitez-en pour tester des voix, des intonations, couper des passages les soirs de flemme… Un luxe que vous n’aurez plus quand votre lecteur en herbe aura l’âge de vous reprendre à chaque petit mot zappé.

* DÉSACRALISER LES LIVRES *
Depuis qu’il est né, nous avons toujours mis des livres à la portée de Baby V., afin qu’il se sente libre de les toucher et puisse se les approprier. Nous avons commencé par ranger ses livres cartonnés dans des cubes en bois posés à même le sol, en prenant soin de conserver les albums plus fragiles en hauteur. Dès que l’alien a su marcher à quatre pattes, il a pris l’habitude de se servir tout seul dans sa mini-bibliothèque, puis de feuilleter les livres en solo ou de nous les amener. Depuis quelques temps, nous avons installé une bibliothèque de « grand » dans sa chambre puisqu’il peut attraper les livres en hauteur sans difficulté. Nous avons seulement conservé un cube dans le salon, pour qu’il ait aussi accès à quelques livres dans cette pièce où nous passons pas mal de temps en famille. Je ne voulais pas faire du livre un objet sacré, qu’on n’a pas le droit de toucher tout seul parce qu’on risque de l’abîmer. Et tant pis si quelques livres en carton ont bien morflé pendant la période des dents…

Laisser des livres en self-service dans le salon…

* FAITES-VOUS PLAISIR ! *
Quitte à devenir le lecteur officiel de votre enfant jusqu’au CP, n’hésitez pas à choisir des livres qui vous plaisent à vous ! Le fait que vous aimiez les dessins, le thème ou l’histoire vous aidera à vous projeter dans le livre et à embarquer votre enfant avec vous… Évidemment, si votre rejeton vénère Petit Ours Brun, vous risquez de devoir capituler et lui offrir quelques tomes, même si vous ne supportez pas ce charmant petit galopin. #onsentlevécu Mais essayez avant tout de vous faire plaisir et ce sera communicatif !

* PRÉPAREZ-VOUS À L’EFFET PERROQUET *
À partir d’un an environ, notre petit lecteur a commencé à réclamer le même livre plusieurs fois d’affilée. Il y a certains livres que nous avons même fini par cacher, parce que l’idée de les lire une 3478ème fois nous donnait envie de sauter du cinquième étage. Je pense qu’il y a un âge où les bébés commencent à emmagasiner des mots et raffolent de la répétition, qui leur permet de tout fixer dans leur petit crâne tout neuf. Il faut donc prendre son mal en patience… avant de subir le rebond de l’effet perroquet : la période où votre alien commence à parler et répète tous les derniers mots d’une page après vous. On est en plein dedans et parfois j’ai du mal à garder mon sérieux jusqu’au bout de l’histoire.

* INTÉGRER LE LIVRE AU RITUEL DU COUCHER *
Probablement le moyen le plus simple de faire rentrer les livres dans le quotidien de votre progéniture ! En prenant le temps de lire un livre tous les soirs pendant le rituel du coucher, vous habituez votre petit bout à avoir un contact quotidien avec ce drôle d’objet. Je rêverai de pouvoir installer un grand coin lecture dans la chambre de Vadim mais nous manquons de place. Nous nous contentons donc d’un fauteuil couvert d’un maxi-pilou, dans lequel il peut se blottir avec le parent préposé au coucher le temps de lire quelques histoires… Une petite parenthèse rien que pour nous à la fin de la journée, qui a totalement révolutionné le coucher du petit monstre !

Prendre cinq petites minutes par jour pour lire avant le dodo.

Je sais que certains parents n’ont pas l’habitude de lire eux-mêmes, ou n’aiment pas ça et qu’il est parfois difficile pour eux de se lancer. Si ça peut vous rassurer, on se sent tous c*** comme des manches en lisant un livre à voix haute pour la première fois ! Et puis, peu à peu, on oublie le ridicule, on prend l’habitude d’entendre sa voix et on commence même à s’amuser à en jouer pour faire rire ou frissonner…

Merci de m’avoir lue jusqu’au bout et bonnes lectures à tous !

Cet article s’autodétruira dans 5 minutes…

4…

3…

2…

1…

2 Comments

  • Roland Kotarski 22 septembre 2015 at 20 h 29 min

    Et la poésie? cela sera
    peut être agréable à l’oreille de l’Alien

    Reply
    • mollyfraggle 26 septembre 2015 at 21 h 47 min

      Ah oui, il faudra tester ! Il a quelques albums avec des rimes et il aime bien…

      Reply

Leave a Comment