Petit retour dans le temps pour ce nouvel article… parce qu’il m’a semblé de la plus haute importance de vous relater un épisode post-grossesse absolument palpitant : la rééducation du périnée.
Hé oui, après avoir appris que mon utérus était rétro-versé et que mon col faisait bonne impression, quelle ne fut pas ma stupeur en découvrant que mon périnée avait besoin d’être rééduqué. Moi qui étais persuadée de lui avoir inculqué les règles de bienséance les plus poussées, j’ai dû me rendre à l’évidence devant le diagnostic des spécialistes. La grossesse avait visiblement rendu mon périnée passablement rustre, et quelques séances chez le kiné devaient me permettre de le remettre sur le droit chemin.
Même si je ne voyais pas trop le rapport entre les kinés et la politesse, j’ai pris docilement rendez-vous pour ces fameuses séances de rééducation. Arrivée au cabinet, j’ai répondu tout aussi docilement à une batterie de questions passablement glauques, allant d’un gentillet « Vous arrive-t-il d’uriner quand vous toussez ? » à un plus trash « Y a-t-il des cas de descente d’organe dans votre famille? ». Le sujet étant rarement évoqué lors des repas de Noël, j’avoue avoir eu un léger doute pour répondre à cette dernière question.
Puis, on est entré dans le vif du sujet quand la kiné a déballé ceci :
LA SONDE. (à lire avec la voix off des bandes annonces de films de Bruce Willis)
Cet objet hybride, issu à première vue d’un croisement entre des boules de geisha et une énorme pince à linge, a éveillé un tantinet ma curiosité. Sans plus. La kiné était sidérée de ne pas me voir angoisser. Mais après ce qui venait de sortir de mes entrailles, je ne voyais pas bien ce que ce petit machin avait d’effrayant.
La kiné m’a alors expliqué, toujours à grand renfort de pincettes, que cette sonde allait émettre des décharges électriques pour stimuler mon périnée, et me permettre d’effectuer les petits exercices s’affichant sur son écran d’ordinateur. Elle a même tenté d’utiliser une métaphore sympathique, probablement peaufinée au fil de ses séances de rééducation : « En fait, c’est un peu comme un jeu vidéo… Sauf que la manette… »
Elle n’a malheureusement pas lu mes pensées et a enchaîné avec son ton exagérément enjoué : « … C’EST VOUS ! », pendant que je me retenais de pouffer de rire comme une gourde.
Emplie de fous espoirs, je me suis alors imaginée jouer à « Space invaders », en contractant mon périnée pour tirer sur des petits aliens fluos. Malheureusement, les créateurs de programmes de rééducation du périnée sont beaucoup BEAUCOUP moins imaginatifs que moi. (à moins qu’ils n’aient pas eu le budget nécessaire pour acquérir la licence du jeu, qui sait ?) J’ai donc enchaîné des exercices totalement barbants, tentant de créer des petits pics à l’écran en contractant mon périnée aussi fort que possible, tout en papotant d’un ton cordial de la météo et des rythmes scolaires avec la kiné.
N’étant pas une très bonne élève à l’école des femmes, j’ai effectué trois séances… Puis j’ai annulé un rendez-vous… Et n’en ai jamais repris. Je vis donc depuis plusieurs mois avec un périnée buissonnier, priant pour ne pas être punie de ma négligence par une descente d’organes envoyée par le dieu des kinés himself.
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