Vous-aussi, vous aimez parler d’utérus de bon matin ??? Moi je ne m’en lasserai jamais et puis il faut quand même que je vous raconte cette anecdote…
Parmi les changements forcés allant avec notre déménagement, il a fallu trouver une nouvelle maternité. Au départ, je pensais accoucher quand même à Clermont-Ferrand, dans la même maternité que pour Vadim. Mais j’avais toujours en tête les paroles de la sage-femme le jour de mon accouchement, qui l’avait trouvé tellement rapide pour un premier enfant qu’elle m’avait prédit que j’accoucherai chez moi si je n’avais pas de maternité à moins de vingt minutes pour le deuxième. Cette prophétie m’avait jusque là bien contentée, je garde un si bon souvenir de mon premier accouchement que je rêve que le deuxième soit aussi rapide et facile. Mais maintenant que j’allais habiter à plus d’une heure de route de Clermont-Ferrand, je commençais à voir ce bon présage d’un tout autre œil. J’appréhendais un peu de devoir m’arrêter sur la route pour accoucher dans les bois sous la neige, priant pour trouver un loup assez aimable pour couper le cordon ombilical d’un coup de canine en échange d’un placenta tout frais à se mettre sous la dent.
Après avoir tergiversé un moment, j’ai annulé tous mes rendez-vous sur un coup de tête, avant d’appeler la maternité la plus proche de chez moi pour les programmer, en leur expliquant ma situation. J’avais un peu peur de me faire refouler en appelant à la dernière minute, mais j’ai tout de suite compris l’avantage d’accoucher dans une toute petite maternité : chaque naissance compte pour maintenir le service ouvert, on chouchoute donc au maximum toutes les patientes. Alors que j’avais beaucoup aimé ma première maternité et que je regrettais énormément de ne pas accoucher au même endroit, j’ai été soulagée dès le premier appel en ressentant la bienveillance de la secrétaire. Et dès mon premier rendez-vous, cette sensation s’est confirmée. On a beau se trouver dans un hôpital, l’accueil de chaque patiente est personnalisé et chaleureux. La sage-femme a pris le temps de revoir tout mon dossier avec moi pendant une heure lors de mon premier rendez-vous, du jamais-vu pour moi qui étais plutôt habituée aux visites express chez le gynéco.
Mais là où j’ai tout simplement halluciné, c’est au moment toujours tant attendu de l’examen gynécologique en lui-même. Ce moment où tu as un peu l’impression de jouer à la roulette russe avec ta chatte, ne sachant jamais à l’avance si tu vas tomber sur un méga-bourrin qui va te labourer le vagin ou un toubib aussi à l’aise que toi à l’idée d’explorer ton intimité qui va à peine jeter un œil et te foutre la paix. En deux grossesses, j’en ai connu des gynécos et des sage-femmes qui se sont penchés sur mon utérus comme des bonnes fées, un spéculum à la main en guise de baguette magique. J’avais déjà noté quelques phrases mythiques prononcées lors de ce moment crucial, mais j’ai été abasourdie quand la sage-femme de cette maternité m’a déclaré : « Je vais mettre mes gants et vous me direz quand vous serez prête. »
Tout simplement.
Le petit démon sur mon épaule gauche a failli me faire pouffer de rire en m’imaginant hurler « Prêt, feu, goooooooooooo ! », avec une sage-femme dans la posture d’un sprinter se ruant d’un coup sur mon vagin.
Mais en toute honnêteté, j’ai trouvé ça tellement simple mais important finalement qu’elle me demande si j’étais prête. Cela m’a fait penser au roman « Le chœur des femmes » que m’avait offert ma tata Hélène après avoir lu cet article. Je suis finalement bien contente d’avoir opté pour cette petite maternité, ne serait-ce que pour constater que des médecins comme le héros de ce livre semblent exister également dans la vraie vie.
Ne reste plus qu’une question cruciale… Bien qu’elle soit la plus proche de chez moi, cette maternité reste toute de même à 25 minutes de route. Les paris sont ouverts pour savoir si je vais accoucher dans la voiture, dans un fossé ou aux portes de la maternité. Dans le doute, je vais envoyer quelques tutos vidéos d’accouchement à mon mec… #luckiestguyonearth
Pour l’instant, Kiki 2 ne faisant absolument rien comme son prédécesseur, je m’attends à un scénario hautement improbable et totalement différent. (genre un accouchement déclenché et 48 heures de contraction, histoire de se démarquer !)
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