Her morning elegance

Il y a quelques temps, j’aurais été horrifiée en m’imaginant écrire la phrase qui va suivre : « J’amène mon fils à l’école en pyjama. » Comme vous, j’ai vu passer sur Facebook le mot de la directrice d’école demandant aux parents de ne plus se pointer à l’école en pyjama et j’ai poussé les mêmes petits cris d’effroi en lisant cela. Depuis quelques temps, je suis passée du côté obscur de la force et j’ai presque envie d’arracher les yeux de cette même directrice…

Pour vous poser le cadre, j’ai des horaires de travail atypiques : je ne commence mes journées qu’à midi et les termine… tard ! Du coup, quand Vadim était bébé, je ne l’ai jamais réveillé tôt et je n’ai jamais connu la course effrénée des parents commençant le travail à 8h pétantes et devant nourrir/habiller/déposer chez la nounou leur gosse avant de se pointer frais et dispos au taf. Chez nous, la course folle était plutôt réservée au soir, sans pression particulière puisque nous n’avions pas à nous réveiller tôt le lendemain…

La rentrée de l’alien à l’école a donc été un énorme changement de rythme, aussi bien pour le minus que pour moi. J’ai redécouvert le bonheur de me réveiller avant le lever du soleil (#tortureabsolue), appris à tirer du lit un minus plongé dans un sommeil de plomb et découvert la course effarante à mener pour livrer un enfant à peu près en étant de marche devant la porte de l’école à 8h20 précises ! (au-delà, les instits vous reluquent comme un paria, un vrai bonheur !) Cette première heure de la journée peut prendre des allures de séance de torture quand la nuit a été agitée, ce qui a été souvent le cas chez nous depuis quelques temps… #onchercheunbonexorciste

Bref, maintenant que je vous ai planté ce décor digne d’un chapitre des « Misérables », je me sens un peu moins coupable en répétant mon terrible aveu : « J’amène mon fils à l’école en pyjama ». Pire que ça, j’ai établi des stratégies de camouflage pour dissimuler cette honteuse vérité aux yeux des instituteurs de ma petite tête blonde. L’hiver étant mon meilleur ami, je peux planquer mes cheveux gras sous un bonnet et ma tenue de nuit derrière un long manteau et des bottes bien hautes. Je n’arrive pas à trouver le courage de mettre mes lentilles dès l’aube et tente d’assumer mes lunettes au grand jour, un gros gros challenge pour moi qui déteste ça.

La première fois que j’ai eu recours à ce stratagème, j’étais morte de honte et je priai pour ne pas avoir à parler au maître et dévoiler mon haleine aussi fraîche que celle d’un myocastor. Peu à peu, je dois avouer que le bonheur de me préparer tranquillement une fois l’alien déposé à l’école a pris le dessus. Le luxe de ce temps retrouvé me fait oublier l’image de maman à l’arrache que je dois véhiculer à l’école… Et puis, j’ai abandonné définitivement tout scrupule le jour où je suis allée récupérer Vadim à midi. Nous ne vivons pas dans un quartier réputé pour le chic de ses habitants et j’ai constaté avec émerveillement que mon look matinal valait bien les tenues affichées par la majorité des autres parents à longueur de journée. En croisant un papa affublé d’un jogging ET d’un bonnet portant la délicate mention « WTF », j’ai définitivement arrêté de me prendre la tête.

Bon, j’avoue que quand je croise à 8h30 LA blonde déjà sapée, maquillée, brushingée, emmenant ses trois enfants à l’école perchée sur des talons que je ne tenterai même pas de porter en soirée, je me dis qu’il y a de la marge des deux côtés. Mais que voulez-vous, il faut bien être le déguenillé de quelqu’un !

1 Comment

  • Roland Kotarski 19 février 2017 at 19 h 10 min

    tu as raison, vivons en pyjama, le matin c’est trop dur!

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