Les terribles

 


Pour cette nouvelle série de coups de cœur, j’ai eu envie de vous présenter quelques enfants terribles de la littérature jeunesse. Les antihéros en culottes courtes de cette sélection sont bourrés de défauts, débordent d’imagination pour faire des bêtises… ce qui les rend foutrement attachants ! Même si on n’aimerait VRAIMENT PAS avoir les mêmes à la maison, on ne peut que se délecter en lisant les aventures de ces personnages intenables.

Caca boudin
Stephanie Blake
L’École des loisirs
Prix moyen : 5 euros (format poche) ou 12,20 euros (album)

Si vous ne connaissez pas encore Simon, le petit lapin le plus impertinent des livres pour enfants, vous loupez quelque chose ! Tout comme les indétrônables Petit Ours Brun et Tchoupi, le personnage de Simon fait partie des héros auxquels les enfants s’identifient facilement, tout en présentant l’avantage d’être beaucoup plus décalé que ses prédécesseurs. Avec cette série, Stephanie Blake dépoussière les codes des fameux livres-miroirs et met en scène un héros qui se fiche de montrer le bon exemple. Simon, tout comme les petits lecteurs qui le lisent, n’est pas un enfant modèle : il n’aime pas l’école, ne veut manger que des pâtes, n’est pas ravi à l’idée d’avoir un petit frère, se prend pour un super-héros…
Dans l’album que j’ai choisi pour cette sélection, Simon répond à tout ce qu’on lui dit par un sempiternel « Cacaboudin. » On reconnaît bien là le goût des enfants pour les petites transgressions. Les images colorées et le trait très vivant de Stephanie Blake séduisent en un clin d’œil les petits, qui se régalent à chaque nouveau tome des aventures du lapin.


Et pourquoi ?
Michel Van Zeveren
L’École des loisirs
Prix moyen : 5 euros (format poche) ou 12,20 euros (album)

J’ai souvent utilisé cet album pour mes ateliers sur les contes de fées, parce qu’il est à la fois une parodie malicieuse du « Petit chaperon rouge » et un excellent livre-miroir. Il a toujours fait son petit effet, sur des publics pourtant très différents. L’histoire commence comme le conte classique : le chaperon rouge se retrouve nez à nez avec le grand méchant loup qui hurle qu’il va la manger. Mais la petite fille le surprend en lui répliquant calmement : « Et pourquoi ? ». Le loup tente alors de se justifier, bombardé à chaque explication par un nouveau « Et pourquoi ? »…
Comme tous les héros de cet auteur, le petit chaperon rouge incarne un petit défaut des enfants. Ici, il s’agit bien sûr de la curiosité, même si on se demande en refermant l’album si ce n’est pas plutôt une qualité…(personnellement, j’ai tranché ce faux dilemme depuis belle lurette !) Pour ne rien gâcher, les enfants adorent participer à la lecture en répétant les « et pourquoi » du chaperon rouge, tandis que l’adulte dit les répliques du loup. Mêmes les tout-petits sont ravis de se prêter au jeu de la lecture à deux voix.


Grosse colère
Mireille d’Allancé
L’École des loisirs
Prix moyen : 5 euros (format poche) ou 11,20 euros (album)

J’avais acheté cet album un peu par hasard, à une période où Vadim piquait des colères terribles de manière inexplicable. Cette histoire met en scène Robert, un petit garçon qui rentre chez lui de très très mauvaise humeur. Sa colère monte d’un cran quand son père le punit. Elle s’incarne alors en un énorme monstre rouge, qui le pousse à commettre les pires bêtises pour se défouler. Mais quand le monstre s’attaque à son camion préféré, Robert a envie de le voir disparaître…
J’aime beaucoup la manière dont cet album traite du thème de la colère, sans culpabiliser l’enfant et en lui montrant qu’il peut arriver à la canaliser. L’histoire plaît bien aux petits qui ont tendance à « déborder » facilement et reconnaissent immédiatement leur Doppelganger dans ce gros monstre rouge.


Kiki King de la banquise
Vincent Malone et Jean-Louis Cornalba
Seuil jeunesse
Prix moyen : 8,90 euros

Ce n’est pas la première fois que je vous parle de Kiki par ici, j’avoue que cette série d’albums déjantés a le don de me faire rire à tous les coups. « Kiki King de la banquise » est le premier tome de cette série géniale. Ce petit pingouin hyperactif mène une vie normale, épuisant ses parents et ses instituteurs, jusqu’au jour du grand Crac. La banquise se brise et Kiki est séparé de ses parents, qui meurent de manière brutale. (alors je vous préviens, on est à des années lumières du mélo des Disney, là c’est plutôt « et paf ils meurent ! ») Kiki doit alors se débrouiller par lui-même et vit la première aventure d’une longue série…
Bizarrement, je n’ai acheté que récemment ce premier tome, bien après (presque) tous les autres. (je n’ai pas encore toute la collection mais j’y travaille !) J’ai retrouvé dans ce premier opus tout ce qui m’avait séduite dans les autres : l’humour au 47ème degré des textes, les petits clins d’œil glissés à l’intention des parents, l’absence totale de politiquement correct. Et puis, par-dessus tout, la jubilation partagée à chaque lecture. Vous qui lisez avec vos enfants, vous le savez : il y a les livres qu’ils aiment et qui nous gavent, il y a ceux qu’on aime et qui les gavent… et puis, de temps en temps, il y a un livre génial qui fout autant la banane aux petits qu’aux grands. La série des « Kiki » fait partie de ces Graals de la déconnade familiale.


Blaise et le Kontrôleur de Katastroffe
Claude Ponti
L’École des loisirs
Prix moyen : 19,80 euros

On termine avec un monument de la littérature jeunesse : Claude Ponti, et ses fameux poussins, qui font des bêtises et de la gigantorigolade une philosophie de vie. Je suis toujours saisie par les dessins de Claude Ponti et son univers tellement délirant, fourmillant de détails et de vie. Les aventures des poussins font partie des albums que Vadim aime lire en boucle. Et en ce moment, c’est « Blaise et le Kontrôleur de Katastroffe » qu’il me réclame tous les soirs avant de dormir.
Cet album s’ouvre sur un incendie, qui détruit complètement la maison des poussins. Surgit alors un personnage effroyable, le fameux Kontrôleur de Katastroffe, qui ordonne aux poussins de payer LA MENDE, les menaçant de « prison dans son bidon » s’ils ne la donnent pas. Blaise, le poussin masqué, entraîne alors ses camarades dans une quête épique à la recherche de LA MENDE. Ce que j’adore chez Claude Ponti, c’est cette capacité à écrire des livres qui peuvent se lire à 20 niveaux différents. Pour l’instant, Vadim savoure le côté épique de l’album, les rencontres incroyables qui se succèdent, les facéties des poussins, les jeux sur les sonorités dans le texte… De mon côté, je trouve incroyable cette satire sur l’absurdité de notre société. La chute est aussi savoureuse que la quête des poussins, mais je vous rassure, tout est bien qui finit bien. (sauf pour le Kontrôleur… #megaspoil)

Cette fois encore, je vous proposerai très vite une petite vidéo pour vous permettre de feuilleter un peu plus ces livres avec nous. Et je vous préviens, la semaine prochaine s’annonce riche en surprises, avec notamment le débarquement d’un invité très spécial et un super concours pour fêter ça. Surveillez donc de près le blog dans les jours qui viennent pour ne rien louper ! Je vous garantis qu’on va être bien…

2 Comments

  • Video Killed the Radio Star | Couver quelque chose 22 mars 2016 at 21 h 27 min

    […] Je vous invite à cliquer sur l’image pour découvrir en images les livres présentés dans l’article de dimanche… Au menu de cette vidéo : un pingouin dissipé, des poussins délurés, une gamine […]

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  • Video Killed the Radio Star – Couver quelque chose 13 octobre 2017 at 21 h 43 min

    […] Je vous invite à cliquer sur l’image pour découvrir en images les livres présentés dans l’article de dimanche… Au menu de cette vidéo : un pingouin dissipé, des poussins délurés, une gamine […]

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