Je ne sais pas si j’ai des ancêtres du côté de Lusignan, mais il y a des jours où je me transforme en dragon. Ce matin, c’était un jour à métamorphose. Je suis partie après m’être énervée parce que Vadim avait versé tout le contenu de mon sac par terre alors que j’étais déjà super à la bourre. Du coup, ayant peur de louper mon bus, j’ai abrégé les câlins et laissé un petit alien en larmes qui hurlait « Mamaaan, un câââlin !!! » derrière la porte. (pour finalement le louper ce bus !) Je vous raconte pas la taille du nuage noir qui a flotté au-dessus de ma tête toute la journée…
Avant de devenir parents, on sait qu’on va être crevé, avoir peu de temps pour soi, galérer pour tout gérer… Mais on ne pense pas à ça. Au fait que le jour où l’on se lèvera du pied gauche, ça se répercutera directement sur un petit être qui n’a rien demandé. On n’imagine pas qu’on se traînera un méga boulet de la culpabilité à chaque fois que l’on s’emportera, en ayant la sensation d’être le pire parent au monde. Personne n’a envie de cracher sa colère à la bouille de son enfant, et pourtant ça arrive fatalement.
Sérieux, j’aimerais mieux être une Mother of dragons, pour piquer un peu de sex appeal à la Khaleesi en chef. Être une maman dragon, c’est beaucoup moins gratifiant. (et absolument pas séduisant, la faute aux écailles sans doute !) Un jour, j’aimerais arriver à faire taire définitivement cette sale bête rageuse tapie au fond de moi. Peut-être qu’il faut que j’intègre une école Pokémon pour devenir le meilleur dresseur de Dragoflamme de France et de Navarre ? Note pour plus tard : se renseigner auprès de Pôle Emploi pour voir si la formation peut être prise en charge.
Bref, aujourd’hui c’était une journée bien pourrie. Il n’y a que le long câlin de Vadim ce soir qui a réussi à faire disparaître le satané nuage qui m’a suivie toute la journée…
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