Oh boys !

Vadim a cinq ans et des bananes et il nous surprend souvent avec des phrases dignes d’un vieux sage. Il n’a pas tellement changé finalement depuis qu’il est bébé : toujours aussi lunaire, hypersensible, bourré d’imagination et ombrageux. Il nous impressionne souvent par sa capacité à manipuler les mots et nous n’avons pas été très étonnés qu’il soit aussi pressé d’apprendre à lire qu’il l’avait été pour commencer à parler. Il cherche constamment à avoir le dernier mot et imagine des histoires incroyables tout le temps. D’ailleurs, plus tard il veut être écrivain et dessinateur et il m’a déjà énoncé les titres de toute sa future biographie. Quoiqu’il préfère peut-être être couturier finalement pour se fabriquer toutes les peluches de ses rêves… Il a fini par trouver la solution parfaite pour n’abandonner aucun de ses rêves : être couturier le lundi et le mardi, et écrivain le mercredi et le jeudi. (il se garde un week-end de trois jours, pas folle la guêpe !) À la naissance d’Oscar, Vadim a poussé d’un coup. Par seulement physiquement, tenir un petit nourrisson toute la journée m’ayant donné l’impression que Vadim était devenu un géant aux bras et aux jambes immenses. Il a mûri aussi à vitesse grand V et c’est tellement émouvant de le voir s’approprier peu à peu son rôle de grand frère. Par instant, on voit se dessiner en pointillé l’ado qu’il va être, à d’autres moments il reprend des attitudes de bébé pour se faire chouchouter. Il est encore ultra câlin et n’a jamais peur de dire « je t’aime », c’est un petit cœur de guimauve. Vadim est un enfant vraiment singulier, qui peine parfois à rentrer dans les cases, qui vit tout tellement intensément que ce n’est pas toujours évident pour lui de se confronter au reste du monde. Je me reconnais parfois un peu trop en lui et j’ai toujours peur qu’il soit confronté à la même sensation que moi d’être un alien tombé d’une autre planète. Vadim, ce sera à jamais le bébé qui m’a transformée en maman, celui qui devra toujours être un peu plus indulgent parce qu’il essuie toutes mes premières fois dans ce rôle pas franchement taillé sur mesure pour moi.

Oscar vient d’avoir cinq mois et il pousse comme une herbe folle. Il m’a fallu un peu de temps pour le comprendre et l’apprivoiser, tellement il est différent de son frère. Même avant sa naissance, il avait déjà commencé à me chambouler, en me faisant vivre une grossesse totalement différente de la première, ponctuée par un accouchement qui m’a profondément transformée. En déboulant dans notre petit trio, il a tout de suite tout bousculé : c’est un bébé qui « prend sa place », comme dirait ma grand-mère. La première chose qui m’a frappée chez Oscar, c’est son besoin d’espace et de mouvement. Contrairement à son frère qui avait un besoin énorme d’être contenu, Oscar adore être étendu sur le dos et pleurait même pour qu’on le pose quand il était nourrisson. J’ai mis un temps fou à le comprendre d’ailleurs, m’acharnant à le prendre dans mes bras dès qu’il pleurait. Du haut de ses cinq mois, il affirme chaque jour une vitalité un peu dingue pour la nonchalante que je suis. C’est un petit bébé solaire qui sourit tout le temps, à tout le monde, et rougne ou gueule plutôt que de pleurer. Le moyen le plus sûr de le faire rigoler est de faire semblant de s’énerver, ce qui n’est guère rassurant pour l’avenir… Il est fétichiste des cheveux, adore s’enfouir et s’endort toujours en se cachant sous un lange. Contrairement à Vadim, Oscar a une personnalité tellement différente de la mienne que je dois totalement réinventer ma manière d’être maman avec lui. C’est l’enfant des dernières fois alors je savoure autant que possible tous ces moments que je ne revivrai pas, en essayant de ne pas mêler trop de nostalgie à mon émerveillement permanent devant cette petite personnalité tellement déjà tellement attachante.

Maman de deux garçons, quelle folie quand même ! Il y a dix ans je n’y aurais jamais cru, j’avais tellement de mal à m’imaginer avec des attaches que j’aurais suffoqué à l’idée d’avoir deux enfants. Je n’avais rien compris à l’époque. Oscar et Vadim ce ne sont pas des liens qui m’entravent mais plutôt deux grandes ailes qui se sont déployées dans mon dos et qui me poussent à me dépasser un petit pas à la fois.

Les regarder grandir va être une sacrément belle aventure !

2 Comments

  • Capitaine amelie 4 mai 2019 at 10 h 10 min

    Article très enrichissant et très jolie, tu as deux splendides garçons totalement différentents mais tu es surtout une super maman. 😘

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    • Molly11 4 mai 2019 at 11 h 26 min

      Tu es trop choue !!! Toi aussi tu es une maman au top, avec deux petites puces très très différentes aussi et aussi craquantes l’une que l’autre. <3

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