There will be blood…

AVERTISSEMENT : Cet article contient un certain nombre d’images crues et sanglantes qui peuvent être choquantes pour le lectorat masculin.

Je me permets ce petit avertissement car j’ai remarqué un étonnant paradoxe concernant 99% des hommes* : ils raffolent de l’hémoglobine… sauf quand il s’agit de celle déversée par la gent féminine mensuellement. Rien qu’en disant le mot « tampon », je vois souvent les mecs autour de moi prendre un air dégoûté, ou ajouter un sympathique « bon ap », montrant explicitement à quel point il ne faut pas évoquer le sujet devant eux. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi ce sang-là était tabou mais j’imagine que cet article risque de déplaire fortement aux ragnoutophobes. Par contre, les plus endurcis et les femmes peuvent poursuivre la lecture et savourer ma passionnante découverte de la coupe menstruelle.

* selon une étude archi-documentée et fiable, réalisée par moi-même, de manière parfaitement empirique et résolument partiale.


Je suis consciente que l’invention de la coupe menstruelle (on va l’appeler par son p’tit nom, « cup », ce sera plus sympathique) ne date pas d’hier. Mais en discutant avec mes copines, je me rends compte que plein de filles ne connaissent pas, n’ont jamais osé tester ou se posent des questions sur cet étrange bout de silicone. Je me suis donc dit que j’allais vous faire part en toute sincérité de mon anodine expérience personnelle, qui vous décidera (ou pas) à sauter le pas.

Bon, à première vue, le sujet a l’air bien éloigné du thème central de mon blog. Mais si je n’avais pas accouché, je n’aurais peut-être jamais testé la cup. Après une grossesse presque sans encombres et un accouchement idyllique, les suites de couches ont été mon petit calvaire personnel. (et ça continue encore et encore…) Parmi la bonne douzaine d’épreuves herculéennes de l’après-accouchement, j’ai donc eu le droit à des saignements inexpliqués pendant cinq bons mois. Habituellement, je suis une adepte des tampons quand j’ai mes règles, mais quand j’ai essayé de m’y remettre, j’ai eu atrocement mal. (pourtant je suis loin d’être douillette, selon les sage-femmes et les dentistes.) J’avais déjà vaguement entendu parler de la cup pendant ma grossesse et je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais de tester. Parce que les serviettes, on est d’accord, c’est juste insupportable non ?

Concrètement, ça ressemble à ça une cup. Sexy !

La première fois que j’ai utilisé ma cup, j’aurais pu crier au miracle : « OUAAAIIIS !!! Ça ne m’a pas latté l’utérus !!! Youhouhou ! » Parce qu’effectivement, je n’ai pas eu mal du tout, et en soi, c’était assez inespéré. Mais sur le coup, j’ai quand même failli abandonner dès la première utilisation. Parce que mine de rien, ce n’est pas évident du tout de trouver le coup de main pour mettre ce mini graal bien en place. En ce qui me concerne, j’ai ressenti une grosse bouffée d’impuissance et de loose en réalisant que je ne connaissais PAS DU TOUT mon anatomie en fait. Et à chaque fois que je remets ma cup, je me fais la même réflexion : « Putain, mais j’ai vraiment la chatte de traviole ! Pourquoi personne me l’a jamais dit avant ? » Ceci dit, je suis peut-être aussi une grosse empotée parce que plein de filles passent cette première épreuve fingers in the pussy. #vannedusiecle

Je crois qu’à ce stade, je viens de perdre mon unique lecteur masculin. Haut les cœurs les filles, c’est loin d’être fini !

Deuxième difficulté non négligeable : retirer la cup pour la vider. Les premières fois, j’avais la sensation de jouer dans le mauvais remake de Carrie. Mains couvertes de sang, jurons dignes de mon mentor Haddock, crise de nerfs qui donnait envie à toute personne approchant les chiottes de se tailler à l’autre bout du globe le temps que la tempête passe. Maintenant, je gère beaucoup mieux, même si je préfère encore retirer et vider la coupe sous ma douche : aucun risque de se foirer, même avec l’adresse d’un pingouin.

Après un an d’utilisation de la cup, il y a encore des fois où je pinaille pour bien me la mettre. #vannedusiecle2 Et je connais encore des petits moments de désespoir où je m’en fous partout en la retirant. Mais 9,99 fois sur 10, je gère toutes les étapes avec brio et classe. (n’ayons pas peur des mots !) Malgré tous ces petits déboires, j’ai eu raison de m’obstiner et je n’utilise maintenant plus que ma chère et tendre cup. (enfin, quand je ne suis pas chez moi, je la couple quand même avec une serviette, parce qu’on n’est jamais trop prudent.) Pour moi, c’est tout de même une petite révolution par rapport à l’univers impitoyable des tampons : alors que j’étais obligée de changer de tampon toutes les deux heures grand maximum, (même en prenant les super +++ kingsize de la mort) je ne vide ma coupe que 2 ou 3 fois par jour. Et puis en bonne Auvergnate, je suis ravie de faire de GROSSES économies, sachant qu’une coupe est un petit investissement au départ mais peut durer jusqu’à quinze ans. Et bien sûr, c’est aussi une occasion de faire un petit geste pour la planète.

J’avoue par contre que pour les femmes et les filles qui ne supportent pas la vue du sang, l’expérience risque d’être trash puisque l’utilisation de la cup nous met en contact direct avec nos fluides. Celles qui ne sont pas du tout du tout à l’aise à l’idée de devoir « explorer » leur corps pourront également avoir du mal au début. Si certaines parmi vous ne sont pas encore parties en courant et veulent en savoir plus, voici quelques sites où vous trouverez plein plein d’infos pratiques sur le sujet :
*** Les Anglais ont débarqué = la mine d’or pour les noob de la cup
*** Sur Madmoizelle, Sophie te vend les vertus de la cup dans une chouette vidéo
*** Et sur Génération cobayes, on t’explique pourquoi l’usage de la cup est aussi un geste écolo

Sur ce, je vous laisse pour aller me goinfrer de patates… À bientôt mes petits globules !

2 Comments

Leave a Comment